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VINCENT Catherine, Fiat Lux. Lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris : Cerf, « Histoire religieuse de la France », 2004, 693 p.

Par
Cahier de seize illustrations photographiques hors pagination, édition de six documents d’archives inédits, trois index (noms de lieu, de personne, thématique).

Sommaire

Résumé

L’auteur entend « relever le défi d’une histoire des pratiques religieuses de la lumière et des luminaires » (p. 12), puisque ce sujet n’avait pas fait jusqu’alors l’objet d’une recherche de grande ampleur.

La première partie (« Le ministerium lucernarum ou service des lumières ») s’ouvre sur des « préliminaires » qui rappellent qu’après les hésitations des premiers temps, le IVe siècle a constitué un tournant. Jusqu’au VIe siècle s’est ensuite forgée la tradition canonique et spirituelle sur laquelle a été fondée la place des luminaires dans le cérémonial chrétien. Comme le montre bien le premier chapitre, au cours des trois derniers siècles du Moyen Âge, les grands textes canoniques, comme la législation synodale, affirment la nécessité du luminaire pour la dignité du culte. Mais celui-ci n’est jamais une priorité : dans le cérémonial chrétien, la lumière joue un rôle secondaire, promu tout au plus au rang de sacramental. Une fois présenté le discours normatif, l’auteur aborde les dispositifs lumineux permettant d’éclairer les lieux de culte (chap. II), puis « l’économie des bouts de chandelles » engendrée par les pratiques de lumière (chap. III).

La seconde partie (« Le signe de la « flamme ardente ») s’attache à montrer comment la lumière a permis de transmettre « un discours sur la nature de la divinité, sa relation aux hommes et l’ordonnancement du monde » (p. 182). Elle est « signe d’honneur » (chap. IV), puisqu’elle escorte les puissants, l’Évangile, les reliques et de plus en plus le Saint-Sacrement. Elle permet aussi de hiérarchiser le temps et l’espace liturgiques. La lumière est également « signe divin » (chap. V) lorsque, par sa dimension théophanique, elle devient une manière de dire Dieu et le Christ. Elle est enfin « signe de communion » (chap. VI), puisqu’on la trouve aux côtés de ceux qui sont chargés de diffuser la parole évangélique, comme lors de chacune des étapes de l’insertion du fidèle dans la communauté de l’Église.

Dans un troisième temps (« Avoir part à l’éclat »), l’auteur s’intéresse aux gestes, plus ou moins spectaculaires, destinés à contribuer à l’enrichissement du culte. Les luminaires ont suscité un intérêt partagé par l’ensemble de la population (chap. VII) et constitué le support d’une piété à la frontière ténue avec les pratiques considérées comme déviantes (chap. VIII). Ils ont été utilisés, enfin, pour affirmer son statut social et assurer son souvenir personnel au moment du trépas (chap. IX). Toutes ces initiatives, non dénuées d’excès et d’ambiguïtés, provoquèrent les réticences de certains hommes d’Église et furent balayées par la critique réformée. La conclusion générale de l’ouvrage plaide en faveur d’une démarche qui ne renonce pas à établir une chronologie des mutations et glissements ayant affecté les rites chrétiens au cours de l’histoire.

Points forts

  • L’étude montre comment la lumière a envahi tous les recoins de la vie religieuse de la fin du Moyen Âge, participant ainsi sans doute, avec les objets de la pratique religieuse, à la construction de l’individualité et du lien social.

  • La méthode suivie par l’auteur est une démarche exemplaire d’historien. L’usage pertinent et modéré des apports de l’anthropologie fait de cet ouvrage un outil de réflexion pour l’étude comparée des religions. Le prolongement ponctuel de l’analyse au-delà de la période médiévale permet de tracer avec encore plus de netteté les contours de « l’arrière-pays », lointain et proche à la fois, de pratiques et de mots dont notre société est encore imprégnée.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

Classe

Discipline

Thème

Primaire

Histoire

L’Europe des abbayes et des cathédrales (Moyen Âge)

Cinquième

Histoire

L’Église en tant qu’acteur essentiel de la Chrétienté occidentale médiévale (Moyen Âge)

Collège

Anglais ; Italien

Les fêtes religieuses : Noël, Pâques

Seconde

Allemand

Lien social : carnaval et fêtes traditionnelles ; création : art baroque et art gothique

Seconde

Anglais

Activités : fêtes

Seconde

Arts plastiques

Édifices religieux d’une ville médiévale

Terminale

Histoire

Évolution des pratiques et des croyances en France depuis 1945

Terminale

Espagnol

Facteurs de cohésion : la religion catholique

L.V.

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Luminaires, Relique, Saint-Sacrement
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Rites et pratiques : Clergé, Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Période : Moyen Age, Christianisme : Rites et pratiques : Liturgie, Christianisme : Origines et corpus : Théologie
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Vincent Catherine, VINCENT Catherine, Fiat Lux. Lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris : Cerf, « Histoire religieuse de la France », 2004, 693 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/vincent-catherine-fiat-lux-lumiere-luminaires-vie

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