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Lepic Paul, Mourir. Christianisme, Judaïsme, Islam., Paris, Bréal, 2006, 144 p.

Par
Bibliographie, illustrations.

Sommaire

Résumé

L’auteur propose au travers de cet ouvrage de revisiter au long de l’histoire la diversité des pratiques funéraires entourant la mort dans les trois grandes religions monothéistes. Après avoir donné un aperçu historique et théologique de ces traditions, de leurs textes et sources sacrées, ainsi que de leur enracinement en France, l’auteur introduit son propos en soulignant à quel point la mort représente aujourd’hui un phénomène tabou, à la manière auparavant de la sexualité, d’où l’importance de relire la construction religieuse de la mort en croisant les approches et les pratiques fondamentales du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Chaque religion prescrit ses propres rituels, mais toutes suivent trois étapes fondamentales, structurant le passage de la vie à la mort : le temps de la « séparation » d’avec la famille et d’avec le monde, le temps de l’« attente » ou de « marge », puis le temps d’« agrégation à la communauté céleste » (p. 21). En examinant ces rituels, peut ainsi être mise à jour l’« invention » de la mort, c’est-à-dire la rationalisation spécifique dont elle a fait l’objet, notamment par la théorisation religieuse de l’immortalité de l’âme, par la personnification de la mort, par l’inscription dans la tradition populaire d’actes spécifiques tels que le « présage ». Les rites mis en place suivant les périodes historiques et les politiques institutionnelles sont précisément exposés par l’auteur à l’appui de citations issues de différentes sources : livre, liturgie, oraisons, etc. Sont ainsi décrits les pratiques autour du corps (préparation, toilette, purification), les veillées, les oraisons funèbres, les prières, la marche qui accompagne le défunt, l’enterrement du corps ainsi que l’organisation des cimetières. Bien qu’ayant une visée commune, en premier lieu répondre à la « réalité de la mort […] d’une violence dissolvante, diabolique, au sens où elle sépare, où elle mine » (p. 37), les pratiques autour de la mort prennent une forme bien différente d’une religion à l’autre. Ainsi en est-il de l’agonie, qui est le « premier temps de séparation » et qui mobilise des rituels de guérison ou d’accompagnement dans l’autre monde. Dans le judaïsme, la confession, qui n’est pas personnelle mais qui suit un formulaire, permet au mourant de s’adresser directement à son Dieu et ainsi d’expier ses fautes sans passer par l’intermédiaire d’un homme de religion. La veillée qui suit le décès est le temps pendant lequel s’accomplit la séparation progressive de l’âme et du corps (symbolisée par la flamme d’une bougie). Dans le catholicisme, le temps précédant la mort est marqué par trois gestes : la confession, l’onction et la communion ou eucharistie. L’auteur précise que les rituels catholiques ont été récemment confrontés à la difficulté de leur réalisation matérielle : par exemple, les diacres et les laïcs, remplaçant pourtant souvent les prêtres de moins en moins nombreux, ne peuvent recevoir la confession. Dans l’islam, outre que le mourant a dû s’acquitter de ses dettes, l’essentiel réside dans la récitation, comme dans le judaïsme, de la profession de foi (« Il n’est de divinité que Dieu : Muhammad est l’envoyé de Dieu »), sans laquelle il ne pourra avoir accès au paradis.

Après avoir explicité les pratiques des vivants autour de la mort, l’auteur s’attarde sur les significations et les symbolisations mises en place autour de l’après-mort, et parmi celles-ci le « jugement » tel que l’envisagent les trois religions ainsi que les destinations auxquelles sont promises les âmes des morts. Tout en insistant sur les évolutions dont ont fait l’objet ces pratiques et rituels au cours de l’histoire, l’auteur renvoie à la désuétude aujourd’hui de certains de ceux-ci, d’autant plus frappante qu’elle contraste très fortement avec l’abondance des prescriptions religieuses mettant traditionnellement en sens la mort et le devenir de l’individu après celle-ci.

Points forts

  • Le livre expose de façon accessible à tous de nombreuses pratiques et rituels liés à la mort et qui sont au cœur des trois monothéismes, et ce en ayant recours aux sources de ces religions.

  • Les analyses font ressortir les différentes logiques d’évolution de ces pratiques au cours de l’histoire jusqu’à aujourd’hui.

  • L’exposé de la diversité de ces pratiques se fait toujours dans le souci de mettre en évidence les continuités et les discontinuités entre les trois traditions.

NG

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Rituels, Pratiques funéraires
Domaines religieux : Généralités
Guide des ressources : Information : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Garnoussi Nadia, Lepic Paul, Lepic Paul, Mourir. Christianisme, Judaïsme, Islam., Paris, Bréal, 2006, 144 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/lepic-paul-mourir-christianisme-judaisme-islam-paris

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