Sommaire

Résumé

Le propos de Jacqueline Lalouette est ici non pas tant de retracer les débats parlementaires de 1905 ni le dispositif juridique ou la réception de la loi de Séparation que de rappeler comment et pourquoi et dans quels milieux s’est développée l’idée de séparation de(s) l’Église (s) avec l’État. L’ouvrage est donc organisé en sept chapitres qui suivent une progression chronologique.

Le premier retrace les évolutions qui mènent du Concordat de Bologne (1516) à celui de 1801 (avec les articles organiques) en passant par l’œuvre de la Révolution française (Constitution civile du clergé, première séparation de 1795).

Le second chapitre analyse la période de la Restauration (1814-1830) pendant laquelle les débats sont intenses : la volonté de restaurer un ordre religieux (loi sur le sacrilège) mais aussi le développement de l’anticléricalisme et de différentes théories favorables à la séparation du religieux et du civil.

Le troisième chapitre montre comment un discours séparatiste s’est développé entre 1830 et 1848 aussi bien dans les organes de presse comme L’Avenir, Le Globe, Le Semeur, La Tribune religieuse, que chez certains écrivains comme Lamartine, Auguste Comte ou Charles Dunoyer.

Le quatrième chapitre examine quelle est la politique religieuse de la Seconde République en 1848 : le maintien du Concordat et des privilèges accordés à l’Église catholique mais déception ainsi de certains espoirs séparatistes.

Le cinquième chapitre montre comment les thèses séparatistes s’approfondissent et se diversifient et prennent de plus en plus de poids dans le débat politique sous le Second Empire, entre 1852 et 1870.

Le sixième chapitre permet de voir que sous la Troisième République (entre 1780 et 1902), et en dépit du développement de l’anticléricalisme lié l’expansion des sociétés de Libre Pensée, de l’évolution de la franc-maçonnerie, de la mise en œuvre de nombreuses lois laïcisatrices, l’État demeure lié à l’Église par le Concordat.

Le chapitre sept aborde les années décisives que constituent 1903 à 1905 avec la politique anticléricale menée par Émile Combes en tant que Président du Conseil : l’enclenchement du mécanisme séparatiste jusqu’au projet de séparation de 1905 et sa discussion qui met fin à un régime des cultes inauguré 113 ans plus tôt et donne enfin à tous les citoyens, de quelques religions qu’ils se réclament, les mêmes droits.

Points forts

• Une plongée dans l’histoire qui montre le lent cheminement qui mène vers l’idée de séparation des Églises et de l’État à travers les différents régimes politiques qui se succèdent de la fin du XVIII^e siècle au début du XX^e siècle, et qui permet de mieux cerner l’effervescence politique et intellectuelle qui l’accompagne.

• Un livre très informé, plein d’anecdotes et de citations, qui reste de lecture agréable et fait vivre de nombreux personnages en montrant la pluralité des positions politiques, religieuses et philosophiques : libéraux purs, catholiques libéraux, protestants, libres penseurs ; un index des noms permet d’aller directement aux pages qui leur sont consacrées.

• On voit également l’importance du rôle de la presse dans les controverses de l’époque comme relais d’opinion mais également comme acteur du débat de société.

Utilisation possible dans les programmes scolaires