Sommaire

Résumé

L’essai se divise en trois axes principaux.

• Le premier axe présente le shî ‘isme et le sunnisme comme les deux grandes « confessions » de l’islam, issues d’un conflit politique (fitna) lié à la succession du Prophète. L’étude chronologique retrace les grandes lignes des « origines » du shî ‘isme et du sunnisme et la mutation de cette fitna en question religieuse, source de doctrines rivales et de conflits parfois violents au cours de l’histoire.

• Le deuxième axe s’attache à décrire leur « inscription géopolitique » (p. 78) dans le monde musulman recomposé après les bouleversements provoqués par l’invasion des Monghols (XIII^e siècle). Trois grands ensembles géopolitiques se dessinent entre le XVI^e et le XVIII^e siècles : le sunnisme triomphe avec les Ottomans (de la Turquie, aux Balkans et au Maghreb, à l’exception du Maroc), le shî ‘isme , en Inde dans l’Empire des Moghols et en Iran sous la dynastie des Safavides.

• Le troisième axe veut montrer les places respectives du sunnisme et du shî ‘isme dans le monde moderne. Sans gommer l’importance des facteurs ethniques et la diversité des islams, l’auteur met surtout l’accent sur les « tensions entre politique et religion dans l’islam » (p. 5) qui éclairent les conflits actuels internes au monde musulman. Malgré les points communs entre les idéologies islamistes des mouvances shî ‘ites et sunnites, les « deux orthodoxies » musulmanes n’ont pas pu dépasser le conflit historique, politico-religieux, qui les oppose depuis quatorze siècles. Une telle situation crée un obstacle à la réforme de l’islam, en particulier dans le monde musulman sunnite, de l’Indonésie au Maroc.

Points forts

• Un court essai, de lecture aisée, qui s’adresse aux non-spécialistes, et constitue une bonne introduction à la connaissance des deux grands courants de l’islam. Il complète les nombreux ouvrages d’initiation à l’islam1.

• Une iconographie (couleurs), variée et abondante : enluminures de manuscrits, photos… et d’utiles outils (cartes, chronologie…).

• L’épilogue (p. 116-120) qui met bien en relief les tensions actuelles existantes entre shî ‘isme et sunnisme, et souligne l’exception du soutien que les deux courants apportent en commun au Hamas palestinien et au Hezbollah libanais (appui de la Syrie et de l’Iran).

NS