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LABROT Gérard, L’image de Rome, une arme pour la Contre-Réforme, 1534-1677, Seyssel, Champ Vallon, 1987, 461 p.

Par
(Époques).

Sommaire

Résumé

L’A. analyse l’image donnée par Rome comme la construction d’un discours cohérent, destiné à rassembler le monde catholique autour d’une Église présentée comme la Mère et la Patrie commune des croyants. Alors que depuis Pétrarque au moins, le sentiment des pèlerins arrivant dans la ville est la désolation devant sa décadence, alors que Rome se voit dangereusement concurrencée par Venise et Florence, l’arrivée sur le trône pontifical de Paul III (1534-1549) constitue la première phase de la construction de cette image. L’efficacité du discours dépend certes de l’urbanisme mis en place mais aussi (et c’est cela que l’A. étudie) de la construction d’un regard : « pas question d’une image en liberté, d’une ville déchiffrable par les seules forces de l’individu (…). L’Église a dû prédisposer l’image elle-même dans ses éléments matériels en choisissant ceux qui lui faut absolument diffuser. L’Église décrète que vous ne verrez ce que vous voulez voir qu’après avoir vu ce que vous devez voir. » (p. 67). C’est en analysant les guides de Rome ainsi que les représentations figurées de la ville que l’A. réussit à décrypter et analyser ce discours dont la construction s’achève sous Alexandre VII (1656-1667).

L’une des caractéristiques de ce discours est de hiérarchiser les monuments : au sommet, la basilique Saint-Pierre trône, les autres monuments ne tirant leur sens que de leurs liens avec elle. Deux dynamiques traversent le discours : une dynamique horizontale et une dynamique verticale. La première concerne le temps festif : que ce soit lors d’occasions exceptionnelles (canonisations, victoires militaires, naissance ou décès dans les familles princières catholiques) ou du fait du temps liturgique cyclique, la ville s’anime périodiquement et manifeste ainsi sa communion avec la société de son temps. La deuxième lie le passé de Rome à son présent ce qui permet à la fois de mettre en valeur l’antiquité du culte des saints et des images (catacombes) contre les protestants et de rappeler la vocation particulière de la ville (Empire) : ce qui compte à Rome, c’est la linéarité d’une mémoire unifiante. Enfin, l’A. présente le caractère vivant de l’image romaine : l’omniprésence des fontaines jaillissantes, l’utilisation réfléchie du langage des matières (marbres) et des couleurs tendent à faire de Rome l’image de la nouvelle Jérusalem, véritable trésor de l’humanité.

Toute cette construction prend son sens en une seule personne : le pape. Il est « l’âme de la ville, une ville toujours mieux préparée à l’encadrer » (p. 328). L’A. analyse dans cette perspective l’importance des déplacements pontificaux ainsi que le caractère central de la cérémonie de la prise de possession de la Ville par le pape lors de son avènement.

  • Domaine : christianisme.

  • Sous-domaine : Catholicisme. Images et représentations. Peinture. Architecture. Espace et territoires. Clergé. Représentations collectives et mentalités. Réforme et Contre-Réforme. Théologie. Liturgie.

  • Profil : ouvrage spécialisé.

Points forts

  • Le style admirable de l’A. élève ce livre au rang d’œuvre littéraire.

  • L’utilisation d’analyses littéraires et philosophiques permet à l’A. d’appréhender la ville de Rome comme un discours et de mettre en valeur ses principales caractéristiques.

  • Le point de départ assumé de l’A. est son amour de la ville de Rome : l’engagement personnel de l’A. dans son propos donne une grande profondeur à l’ouvrage.

  • L’importance de Rome dans la mémoire collective européenne est rappelée et démontrée.

  • La mobilisation de sources diverses (guides, images, analyse de l’urbanisme) ainsi que de méthodes complémentaires permet à l’A. de trouver les caractéristiques qui structurent profondément la construction de l’image de Rome.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

Classe

Discipline

Thème

Primaire

Histoire

La Réforme, les guerres de Religion.

Cinquième

Histoire

Les Réformes protestantes et catholiques

Quatrième

Histoire

Les divisions de l'Europe chrétienne entre catholiques et protestants (XVIIe siècle).

Seconde

Histoire

Humanisme et Renaissance : Réformes protestantes et catholiques.

C.M.

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS

Référence du document

Recension : « Labrot Gérard, LABROT Gérard, L’image de Rome, une arme pour la Contre-Réforme, 1534-1677, Seyssel, Champ Vallon, 1987, 461 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/labrot-gerard-limage-rome-arme-contre-reforme-1534

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