Sommaire

Résumé

Issu d’un séminaire commun à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), ce livre est une introduction aux grands textes fondateurs de la sociologie des religions. Il consacre un de ses chapitres à chacun d’entre eux.

Pour Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895), la religion est une création humaine, une forme d’illusion produite par les conditions économiques (infrastructures). Comme Max Weber (1864-1920), ils voient des affinités entre le christianisme et le capitalisme, particulièrement dans le protestantisme.

Alexis de Tocqueville (1805-1859) voit une affinité entre la démocratie et le christianisme, religion de la liberté et de l’égalité. La démocratie qui introduit un doute systématique nécessite un socle de croyances communes comme soutien de la société. La religion a donc une utilité sociale et il ne la considère pas comme un phénomène en voie de disparition.

La sociologie de Max Weber s’intéresse particulièrement à la domination à l’intérieur des groupements religieux qu’il classe en deuxidéaux types : l’Église et la secte. Pour cet auteur, la rationalisation à l’œuvre dans la modernité conduit au désenchantement du monde.

Pour Georg Simmel (1858-1918) le religieux est une façon comme une autre (l’art par exemple) d’appréhender le réel. En privilégiant l’étude de la religiosité du point de vue de l’individu plutôt que celle des doctrines ou des institutions religieuses, il a une approche très pertinente pour notre époque où le religieux est souvent désinstitutionnalisé et peu doctrinal.

Émile Durkheim (1858-1917) utilise le matériau fourni par l’anthropologie pour élaborer une théorie de la religion centrée sur la distinction entre sacré et profane qui doivent restés séparés. Pour lui, la religion est l’hypostase de la société et les forces sacrées devant lesquelles s’incline le croyant ne sont rien d’autre que la force de cohésion et de contrainte de la société que l’homme sacralise.

Maurice Halbwachs (1877-1945) montre qu’il n’y a de mémoire que sociale. La mémoire religieuse intègre des éléments nouveaux en les rapportant au passé (souvent réinventé). Pour cet auteur, la tendance qu’a la mémoire religieuse à verrouiller toute doctrine peut être contrebalancée par la capacité à intégrer la contestation mystique, porteuse d’une mémoire spécifique, celle de courants spirituels particuliers. Faute de quoi elle se figerait et perdrait sa pertinence sociale.

Gabriel Le Bras (prêtre catholique, 1891-1970), initiateur de la sociologie du catholicisme en France, il a mené de nombreuses enquêtes quantitatives sur le catholicisme français, enquêtes fondées sur l’évaluation de la pratique religieuse et analysées à la lumière de l’histoire.

Henri Desroche (ex-dominicain, 1914-1994) a travaillé sur la sociologie des non-conformismes avec l’ambition d’analyser le religieux dans sa dimension critique et utopiste et non pas d’un point de vue institutionnel.

Points forts

• Cet ouvrage ne dispense pas de lire les « grands » textes de sociologie des religions mais il permet de s’y lancer avec quelques armes pour mieux les comprendre.

• On y trouve non seulement une approche des auteurs classiques et de leur postérité, mais aussi une critique de leur travail qui introduit aux grands débats actuels de la sociologie des religions.

• Un manuel incontournable pour ceux qui veulent aborder la sociologie des religions sans formation initiale.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

Ouvrage de portée générale, qui n’est pas directement utilisable dans les programmes scolaires.

AP