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Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante

Par Kyriakou Irini
VEYNE Paul, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante. Paris, Editions du Seuil, 1983, 161 p.

Sommaire

Résumé

Comme l’énonce son titre, ce livre de Paul Veyne, grand historien de l’Antiquité gréco-romaine, se réduit à cette question simple, presque provocante : « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? ».À travers l’exemple de la civilisation grecque, Paul Veyne développe une réflexion épistémologique sur le statut de la vérité. Thèse affirmée dès les premières pages, la vérité est un mot qui devrait être utilisé au pluriel. La pluralité des vérités peut être choquante pour la logique mais chacune est créée par les hommes eux-mêmes et dépend d’eux seuls. Ainsi les normes de la création d’une vérité sont en interaction avec la société qui les a forgées : la vérité est « l’expérience la plus historique de toutes ».

Le mythe est donc placé dans la perspective de cette thèse et ce que Paul Veyne examine ce sont les modalités de la réception du mythe. « On a longtemps cru aux mythes, conformément à des programmes très différents d’une époque à l’autre, il est vrai ». A chaque moment rien n’existe en dehors des frontières de l’imagination d’une culture. C’est cet espace que Veyne qualifie de « palais d’imagination ». Ces « palais » ne sont ni vrais ni faux, mais ils constituent ensemble ce qu’on appelle une « société » car ses membres ont une conception du réel qui s'avère alors commune. Et c’est dans le cadre de chaque société qu’il faut penser les critères de l’énonciation et de la réception du mythe.

On pourrait ainsi reconnaître la fonction sociale ou religieuse du mythe par rapport à son contexte et aux critères de sa réception. L’évolution de l’écriture du mythe, de la Théogonie d’Hésiode aux auteurs alexandrins et aux savants byzantins, illustre bien les changements des modalités de sa réception. À la lumière de l’exemple de Pausanias, auteur du IIe siècle de notre ère, Paul Veyne traite de cette évolution de la pensée grecque face au mythe.

Cet ouvrage nous invite finalementà nous interroger sur notre propre système de vérité, sur la manière dont il influence notre interprétation des mythes. Et comme Veyne lui-même l'écrit : « Mais bien sûr qu’ils y croyaient, à leurs mythes ! Nous avons simplement voulu faire en sorte que ce qui était évident de « ils » le soit aussi de nous et dégager les implications de cette vérité première ».

Points forts

  • Une critique de la lecture actuelle des textes anciens. Veyne montre principalement que la critique que les Grecs font de leurs mythes n'est pas celle des Modernes. Leurs critères de vérité sont différents et parfois contradictoires.

  • Une lecture des textes anciens et modernes les plus divers : d’Aristote et Pausanias et de Cicéron et Eusèbe à Nietzsche et Foucault.

I. K.

NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Mythe
Domaines religieux : Polythéismes antiques, Polythéismes antiques : Religions de la Grèce et de l’Égée
Guide des ressources : Recherche : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Veyne Paul, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante » Editions du Seuil, 2011, 161 p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/grecs-ont-ils-cru-a-leurs-mythes-essai-limagination

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