Sommaire

Résumé

Né en 1181 ou 1182, Jean, fils du marchand d’Assise Pierre Bernardone, eut une jeunesse bercée par des rêves de chevalerie nourris de la lecture des chansons de gestes et des romans de la Table ronde. Peut-être est-ce d’ailleurs cet enthousiasme pour des textes qu’il lisait en français, et son goût pour cette langue, qui lui valurent le surnom de François. Désireux d’imiter la noblesse, il fut fait prisonnier en 1203 lors de la guerre contre Pérouse puis dut renoncer, malade, à combattre les troupes impériales en Pouille (chap. 1).

Commença alors une période de plusieurs années au cours de laquelle s’opéra progressivement sa conversion, jalonnée de méditations et de doutes, de gestes à la fois bien réels et éminemment symboliques comme le baiser aux lépreux, d’affrontements violents et d’une rupture avec sa famille (chap. 2). Le projet de vie de François se précisa pendant l’automne 1208 ou l’hiver 1209 : désormais, l’existence de l’ancien enfant gâté fut faite, sur le modèle des apôtres en mission, de pauvreté absolue et de travail manuel, de prière et de prédication itinérante (chap. 3).

L’arrivée des premiers compagnons déboucha sur la création d’une communauté de laïcs et de clercs à laquelle la reconnaissance pontificale, obtenue en 1209 ou 1210, évita la condamnation des autorités ecclésiastiques. En 1212, une jeune noble rejoignit le futur saint : « première petite plante de François », comme elle aimait à se définir, Claire fut aussi la première « clarisse » du couvent de Saint-Damien, comme l’Église s’efforça de la définir, car il n’était pas concevable de laisser des femmes vivre librement selon l’Évangile (chap. 4).

Parti à Damiette en 1219 afin de convertir le Sultan par la force de la parole, François dut rentrer devant les nouvelles alarmantes d’une crise ouverte parmi ses frères : alors qu’en quelques années la communauté masculine primitive s’était transformée en ordre religieux — évolution sanctionnée par la reconnaissance pontificale d’une règle en 1223 — s’affrontaient les tenants du projet idéal, voire utopique de François et ceux, majoritaires, d’une vie religieuse plus réaliste. C’est dans ce contexte de tensions que s’inscrit l’épisode du Noël de Greccio au cours duquel François organisa une représentation sacrée à l’origine de la crèche (chap. 5). Épisode à l’interprétation beaucoup plus complexe et aux enjeux majeurs, ce qui fut présenté comme le miracle de la stigmatisation de François dès sa mort en octobre 1226 illustre combien les derniers temps de la vie du "Poverello" furent ceux d’un homme accablé par les douleurs et déjà saint dont on attendait le trépas pour s’emparer du corps-relique (chap. 6 et 7).

Points forts

• Un livre qui porte bien son titre : l’auteur choisit de raconter la vie d’un homme de passion, non exempt de contradictions, qui fut sans doute le saint le plus influent du Christianisme occidental.

• Une écriture simple et souple qui vise à dépeindre, sans excès, la psychologie de François et des protagonistes de l’histoire. On goûtera, par exemple, le contraste entre l’enthousiasme et la joie régnant parmi les premiers religieux arrivés en Angleterre en 1224 — qui refont le monde en buvant des fonds de bière autour d’un feu (p. 83) — et la pesanteur de l’atmosphère dans laquelle se meurt le saint (p. 87).

• Des analyses d’une grande finesse, notamment sur la conversion de François et le choix de son habit (p. 62-65) ou sur la représentation des stigmates et les innovations de Giotto (p. 168-171).

Utilisation possible dans les programmes scolaires

L.V.