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Les affrontements religieux en Europe du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle

Par Bertrand Marceau

FIGEAC Michel, Les affrontements religieux en Europe du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, Paris : Éditions Sedes, « Capes-Agrégation Histoire », 2008, 397 p.


Sommaire

Résumé

Consacré à la nouvelle question d’histoire moderne des concours de l’Agrégation et du Capes, cet ouvrage collectif se compose de deux parties : d’abord les problématiques communes à tous les États européens, puis les réalités nationales particulières.

Les multiples conflits qui ont ensanglanté l’Europe de 1517 à 1648 ont brisé l’unité chrétienne médiévale (chap. 1). L’éclatement de la Respublica christiana se traduit par « la promotion de l’hérésie en confession et de confession en église » (A. Dupront). Les manifestations de violence répondent à l’angoisse et aux crises intérieures (chap. 2). L’iconoclasme est ainsi une violence désacralisatrice, tandis que le martyre légitime les protestants persécutés. L’affrontement est aussi verbal, puisque l’Église n’est plus la seule à détenir le monopole de la vérité religieuse (chap. 3). Sous forme de disputes universitaires, de colloques ou de controverses s’expriment les désaccords en matière de foi ou de salut. Les affrontements religieux posent le problème de la place du prince chrétien, qui devient un arbitre, garant de la paix civile et religieuse (chap. 4). La chrétienté latine divisée entretient des rapports conflictuels avec l’empire ottoman, dont le souverain est un interlocuteur obligé aux marges de l’Europe, à Malte ou en Hongrie (chap. 5). Les conflits religieux nombreux ont pour conséquence un coût économique, social et démographique très élevé (chap. 6). Ainsi les dépenses militaires de l’Espagne catholique contre la rébellion calviniste ont pesé lourdement sur les finances de la monarchie ibérique, aboutissant à la banqueroute de 1596.

En rejetant les juifs convertis et en refusant le luthéranisme, l’Espagne se construit comme une monarchie catholique dont le champion est Philippe II (partie 2, ch. 1). Au Portugal, les tensions religieuses sont réprimées par l’Inquisition. Les groupes réfractaires au catholicisme ou hétérodoxes sont minoritaires en Italie, l’Inquisition romaine jouant un rôle d’unificateur de la péninsule (chap. 2). Au contraire, la France est divisée entre le nord catholique et le sud gagné par la Réforme et par les guerres fratricides (chap. 3). Terre d’élection du catholicisme, la France du Nord, peuplée et urbanisée, connaît la dissidence religieuse, mais l’offensive protestante se heurte à une réaction catholique violente. Le succès protestant est si net au sud de la Loire que le projet de « Provinces-Unies » du Midi a pu germer, avant l’intervention des armées royales. La situation des Pays-Bas est originale, la guerre civile et la guerre religieuse étant mêlées dans la lutte pour l’indépendance, séparant le nord à tendance calviniste du sud catholique (chap. 4). Au XVIe siècle, malgré la menace catholique, la société anglaise ne connaît pas les guerres qui affectent le continent (chap. 5). Toutefois, la première moitié du XVIIe siècle voit la multiplication des conflits politico-religieux, jusqu’à ce que le roi Charles Ier soit assimilé à l’Antéchrist et soit décapité. L’espace germanique a connu une véritable révolution religieuse, dont les implications ont amené une division géographique et confessionnelle nouvelle (chap. 6). La guerre a laissé l’Allemagne exsangue, séparée entre orthodoxie luthérienne et espaces catholiques baroques qui ont épuisé le recours à la violence. Le clivage religieux scinde la Confédération suisse, les cantons alémaniques puis romands choisissant dès les années 1530 l’un ou l’autre camp (chap. 7). Cette scission se retrouve dans l’économie du pays, les protestants de Bâle ou de Genève préférant la banque au mercenariat. Les tensions confessionnelles sont moins rudes dans l’Europe du Nord et de l’Est, comme le montre le cas de la coexistence religieuse en Pologne (chap. 8). Malgré les bouleversements religieux, la monarchie autrichienne ne connaît pas de conflits religieux violents au XVIe siècle, mais bascule au début du XVIIe siècle dans trente années de guerre, qui n’empêchent pas la recatholicisation de l’Europe centrale (chap. 9).

Points forts

  • Un examen très précis des réalités nationales, appuyé sur des cartes claires. La division par ensembles permet de nuancer les apports comparatistes et de voir la spécificité de chaque région.

  • Des contributions d’auteurs variés, spécialistes de chaque zone analysée.

  • Des citations et des extraits de textes d’auteurs connus ou non, qui fournissent des exemples utiles pour illustrer une leçon.

B.M.

NOTES DE BAS DE PAGE
Cartes, bibliographie.
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Iconoclasme
Domaines religieux : Christianisme : Doctrines et courants : Église catholique, Christianisme : Doctrines et courants : Églises protestantes, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme, Christianisme : Politique et société : Relations avec l’État
Guide des ressources : Enseignement : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Figeac Michel, Les affrontements religieux en Europe du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle » Éditions Sedes, « Capes-Agrégation Histoire », 2009, 397 p., , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/affrontements-religieux-europe-du-debut-du-xvie

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