Sommaire

Résumé

La littérature rabbinique classique (compilée entre le III^e et le X^e siècles) est censée nous transmettre les enseignements des rabbins des premiers siècles de l'ère courante. L'A. dans une partie introductive tente de mieux nous faire connaître ces rabbins: leurs modes de pensée, leurs structures d'enseignement et leur rapport particulier à l'histoire. Le savant qui aborde les enseignements rabbiniques doit s'interroger sur les outils linguistiques, formels et historico-critiques qui lui permettront de les dater et de mieux les comprendre.

La littérature talmudique (2ème partie) contient d'abord des écrits où s'expriment les tannaïm (rabbins palestiniens des années 70-200): la Mishna et la Tosefta. La Mishna ressemble à un code de lois mais elle n'est peut-être qu'un recueil ou un simple manuel. La Tosefta ("l'ajout", car elle complète le contenu de la Mishna) serait, selon J. Neusner, le premier commentaire de la Mishna. Deux autres commentaires ont suivi: le Talmud de Jérusalem et celui de Babylone où l'on entend la voix des amoraïm (rabbins palestiniens et babyloniens des années 200-500). La littérature midrashique (3ème partie) s'attache à interpréter la Bible soit pour en tirer des lois (midrashim halakhiques, essentiellement tannaïtiques), soit pour en déduire des enseignements historiques ou théologiques (midrash aggada).

• Domaine: judaïsme

• Sous-domaine: judaïsme rabbinique ancien (70-500)

• Profil: ouvrage spécialisé

Points forts

• L'A. se concentre sur les aspects rédactionnels de la littérature rabbinique (origine du texte, son plan, sa composition, ses différentes éditions, ses commentateurs ...), ce qui en fait un parfait complément de l'ouvrage d'E. Urbach, Les Sages d'Israël, Paris, Cerf, 1996, plutôt centré sur le contenu des textes. Il a également une portée plus large que ce dernier livre, car il aborde à la fois les textes halakhiques et aggadiques.  

• Prise en compte des données de la tradition rabbinique sur les auteurs (ou simples compilateurs ? l'A. se pose la question) des Talmuds et des Midrashim. Ces données sont ensuite réexaminées de manière scientifique ce qui conduit à leur rejet ou à leur maintien..

• La question des sources dont disposent les auteurs des textes rabbiniques est régulièrement posée. L'auteur du Talmud de Babylone avait-il sous les yeux le Talmud de Jérusalem ? (p. 237). Comment expliquer dans Genèse Rabba la présence de passages parallèles avec Philon, Flavius Josèphe et les écrits intertestamentaires ?

• Pour les dates de rédaction, l'A. cite d'abord les différentes théories en présence avant de donner sa propre opinion. Cela permet d'avoir une date-repère pour chacun des écrits rabbiniques, issue d'une réflexion critique approfondie.

• Plusieurs thématiques essentielles sont abordées: celle de l'histoire du judaïsme rabbinique (apparu en 70 ou en 135 ?), celle de l'interdiction d'écrire la Tora orale (visiblement affirmée à partir du III^e siècle, dans une visée polémique à l'égard du christianisme) et celle d'une définition (toujours insaisissable !) du Midrash (p. 274-279).
  

Utilisation possible dans les programmes scolaires