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LE GOFF Jacques, RÉMOND René (dir.), Histoire de la France religieuse, des origines au XIVème siècle (tome 1), Paris, Seuil, collection « L’Univers historique », 1988, 576 p.

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Sommaire

Résumé

Ce premier volume de l’Histoire de la France religieuse, sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond, est le premier volume d’une série de quatre ouvrages dont l’ambition est de couvrir plus de 2000 ans d’histoire. Des dieux de la Gaule à la papauté d’Avignon (XIVe siècle), ce premier volume cherche à rendre compte des « sources profondes de la vie religieuse collective et individuelle » (p. 7). Mais le parti pris des auteurs est ici de faire débuter cette histoire avec celle de la christianisation de la société française. Car si les divinités de ce que l’on a appelé le paganisme celtique ont été absorbées par les dieux gréco-romains, le christianisme s’impose progressivement à tous. En envahissant l’univers économique, social, culturel et politique, il insère progressivement la société française dans « un double réseau : celui de l’institution ecclésiale et celui de l’institution monastique » (p. 24). Avec les figures du prêtre et du moine, et leurs supérieurs, l’abbé et l’évêque, c’est la mise en œuvre d’un système hiérarchique qui va durablement remodeler les rapports entre le monde des clercs et celui des laïcs. Investies d’un caractère monarchique, les autorités épiscopales instaurent pour des siècles « un système de pouvoir où le politique et le sacré ne seront pas séparés » (p. 25). L’histoire religieuse de la France médiévale est aussi l’histoire culturelle de la France, nous disent les auteurs, tant l’Église s’est progressivement établie comme le lieu par excellence où s’élaborent les orientations de la société et les grands débats d’idées qui vont irréversiblement marquer « la sensibilité de l’Occident » (p. 26). C’est aussi en ces temps, dans les milieux monastiques, que s’élabore le sentiment omniprésent du péché, de la culpabilité à l’égard de la sexualité et le mépris d’un monde constamment pensé comme vivant ses ultimes instants.

Après une synthèse introductive rédigée par Jacques Le Goff, ce premier volume se découpe en quatre grands chapitres, chacun étant signé par un spécialiste de la période traitée. Paul-Albert Février traite du thème « Religiosité traditionnelle et christianisation ». Il y évoque le basculement du polythéisme au Dieu fait homme dans la Gaule romanisée jusqu’à la christianisation généralisée de la société médiévale aux VIIe-VIIIe siècles. Jean-Charles Picard traite lui de « L’ordre des carolingiens » où pouvoirs spirituel et temporel s’associent durablement pour asseoir leur autorité légitime par la sacralisation de la fonction politique (VIIe-XIe siècles). André Vauchez décrit ensuite « Le christianisme roman et gothique » qui s’étend du XIe au milieu du XIVe siècle. Temps des grandes réalisations architecturales, cette période est aussi celle de l’avènement des structures paroissiales, plus autonomes et délimitées que par le passé, en lien avec le développement d’une société féodale caractérisée par la volonté d’autonomie des princes territoriaux ou seigneur locaux. Il faut attendre le XIIe siècle et l’affirmation de la monarchie française pour voir se restaurer l’autorité centralisée de l’Église diocésaine et l’affirmation d’une institution aussi puissante que contestée pour ses goûts de luxe et sa lutte systématique contre toute forme d’hérésie. Jean-Claude Schmitt met un terme à ce premier volume en traitant plus spécifiquement des « Superstitions », de la période romaine à la France rurale du Moyen Age, avec l’invention tardive de la notion de « diable » (et de démons) et le personnage de la « sorcière », à partir duquel s’élabora l’association entre superstition et hérésie et se mit en place l’action répressive de l’Inquisition.

Points forts

  • L’ouvrage a pour grand intérêt de résumer, en quatre grands chapitres, les grands « moments » de l’histoire religieuse de la France, permettant ainsi une présentation chronologique du processus à partir duquel l’Église chrétienne s’institutionnalisa progressivement comme une institution totale, englobant et remodelant l’ensemble des domaines de la vie sociale et culturelle de la société française.

  • Ce volume est enrichi de très nombreuses illustrations qui permettent de mettre en évidence l’omniprésence des références au christianisme, que ce soit dans l’écriture, dans la peinture et la sculpture et bien évidemment dans l’architecture.

  • L’ouvrage est accompagné d’un index des noms propres, des lieux et des mots clefs qui en facilite l’usage encyclopédique ainsi que d’une bibliographie thématique.

LAS

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Hérésie, Paganisme, Ecclésiale (institution), Superstition, Diable
Domaines religieux : Europe et religions : France, Christianisme, Généralités
Guide des ressources : Information : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Rémond René, Le Goff Jacques, Amiotte-Suchet Laurent, LE GOFF Jacques, RÉMOND René (dir.), Histoire de la France religieuse, des origines au XIVème siècle (tome 1), Paris, Seuil, collection « L’Univers historique », 1988, 576 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/goff-jacques-remond-rene-dir-histoire-france-0

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