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DELUMEAU Jean, WANEGFFELEN Thierry, Naissance et affirmation de la Réforme, Paris : Presses Universitaires de France, « Nouvelle Clio. L’histoire et ses problèmes », 10e éd. 2003, LXXIX-441 p.

Par
Sources, bibliographie, cartes, index.

Sommaire

Résumé

Écrit par deux historiens spécialistes, ce manuel propose une synthèse sur la Réforme protestante. Après une première partie consacrée aux sources et à la bibliographie, J.D. et T.W. exposent dans la deuxième partie un état des connaissances actuelles sur les causes, les méthodes et les difficultés rencontrées par la Réforme.

Les causes de la Réforme sont d’abord examinées ; celle-ci répond tout d’abord à la grande angoisse collective de la fin du moyen âge (chap. I). Se sentant seul devant Dieu, le chrétien cherche des solutions, un nouveau lieu de salut, dans la lecture de la Bible, qui se diffuse avec l’imprimerie, ou dans le sacerdoce universel. Le terrain est alors préparé pour Luther, qui est persuadé de la décadence irrémédiable de l’Église romaine (chap. II). Frère Martin Luther, moine scrupuleux, proclame ses 95 thèses en 1517 qui sont à l’origine de sa rupture avec Rome. Dès 1523, apparaît en Suisse un autre réformateur puissant, Ulrich Zwingli, principal ecclésiastique de Zürich (chap. III). Il promeut une deuxième voie de réforme, protestante elle-aussi, humaniste et tournée vers l’Écriture seule, mais indépendante des luthériens. L’expansion des thèses protestantes conduit à l’élaboration progressive du luthéranisme, grâce notamment à Martin Bucer et à Philip Mélanchthon (chap. IV). Alors que les évêchés fidèles à Rome deviennent minoritaires en Allemagne, les controverses entre les différentes Réformes sont nombreuses ; elles concernent le rôle des institutions ou la création d’une nouvelle Église. À Genève, la conversion de Jean Calvin donne naissance à l’établissement d’une confession réformée helvétique, qui cherche l’unité face au système romain (chap. V). Tout en progressant en Europe, la Réforme prend des formes particulières : ainsi en Angleterre, qui est un « cas ambigu » (p. 123), car le rôle des élites (Réforme par le haut) et celui du peuple britannique (Réforme par le bas) ne sont pas clairement délimités dans la conversion du royaume d’Henri VIII au protestantisme (chap. VI). On observe aussi l’apparition de partisans d’une Réforme radicale, composée d’anabaptistes, de sociniens et de chrétiens sans églises (chap. VII). Pour établir le royaume du Christ sur terre, certains partisans de l’anabaptisme prêchent une réforme millénariste radicale, tandis que d’autres sont plus pacifiques.

Les catholiques réagissent à la fois par les armes et par la diffusion d’une doctrine renouvelée au concile de Trente (chap. VIII). Le peuple catholique est repris en main, ce qui donne lieu à de nombreux conflits. Ces derniers sont particulièrement violents en France et aux Pays-Bas, car la tolérance y est impossible, et la coexistence difficile (chap. IX). La contre-Réforme catholique n’a pas le même succès partout. Aux Pays-Bas, la reconquête militaire échoue, alors que le catéchisme romain s’impose en Bohême (chap. X). Le catholicisme profite aussi des conflits internes au protestantisme, car l’hostilité entre les luthériens et les autres confessions réformées est vive, autour de controverses théologiques comme la prédestination (chap. XI).

La solidité du protestantisme est cependant bien établie depuis le XVIe siècle. Cela conduit les auteurs à poser, dans la troisième partie, les problèmes historiographiques inhérents aux travaux sur la Réforme : les différentes interprétations des causes de la Réforme (économiques, culturelles ou spirituelles ; chap. I) ; le cas de Luther, personnage de légende, qui a suscité des interprétations contradictoires (chap. II) ; les rapports entre le protestantisme et le capitalisme, à partir des travaux de M. Weber (chap. III) ; la Saint-Barthélemy, massacre qui, selon le mot d’H. Hauser, a fait couler autant d’encre que de sang (chap. IV) ; les enquêtes plus récentes sur la naissance et l’affirmation des dévotions réformées (chap. V) ; la mise en perspective des problèmes œcuméniques posés par la Réforme (chap. VI).

Points forts

  • Une synthèse magistrale, par deux des meilleurs spécialistes de la question, fidèles à l’esprit de la collection « Nouvelle Clio » : donner un état du savoir exact et informé des recherches récentes.

  • Une bibliographie abondante et classée oriente l’étudiant aussi bien que le professeur.

  • Des pistes de recherche à partir des enquêtes menées actuellement, qui peuvent inspirer les étudiants et érudits : travaux sur les schémas confessionnels, l’acculturation ou la pastorale de la peur.

BM

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Anabaptisme, Sacerdoce universel
Domaines religieux : Christianisme, Christianisme : Doctrines et courants : Églises protestantes, Christianisme : Période : Réforme et Contre-Réforme
Guide des ressources : Information : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Delumeau Jean, Wanegffelen Thierry, Marceau Bertrand, DELUMEAU Jean, WANEGFFELEN Thierry, Naissance et affirmation de la Réforme, Paris : Presses Universitaires de France, « Nouvelle Clio. L’histoire et ses problèmes », 10e éd. 2003, LXXIX-441 p. » 2008, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/delumeau-jean-wanegffelen-thierry-naissance

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