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WILLAIME Jean-Paul, Sociologie des religions, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1995, 127 p.

Par
Bibliographie

Sommaire

Résumé

Tous les grands auteurs/fondateurs de la sociologie ont proposé une analyse plus ou moins poussée des phénomènes religieux : caution de la classe dominante pour les marxistes, auxiliaire de la démocratie pour Tocqueville, sacralisation du sentiment collectif pour Durkheim, structures culturelles pour Roger Bastide. D’autres se sont intéressés au sentiment religieux (Simmel) ou aux modes de domination religieuse (Max Weber), ou bien encore aux fonctions sociales remplies par la religion (Malinowski, Parsons, Merton, Luhman).

La sociologie des religions proprement dite naît dans un contexte où les Églises (protestantes et catholique) désiraient optimiser leur travail par une bonne connaissance du terrain. Ce désir donna lieu à des enquêtes dont les plus connues restent celles du doyen Gabriel Le Bras. La sociologie religieuse lebrasienne est à l’origine du Groupe de sociologie des religions (GSR), laboratoire du CNRS (Emile Poulat, Henri Desroches, Jacques Isambert, Jean Séguy, Jacques Maître, Potel ont été des membres de ce laboratoire), qui élargit bientôt son champ de recherche et ses méthodes. La quantification de la pratique cultuelle est un indicateur très utilisé dans ce genre de recherche, particulièrement pour le catholicisme. Dans les années 1970, la recherche s’est internationalisée et écartée de ses origines religieuses.

Les formes actuelles de la religion, « Nouveaux mouvements religieux », intégrismes et fondamentalismes, religiosités séculières, syncrétismes et œcuménismes, croyances flottantes, détachées des appartenances communautaires ou institutionnelles, posent la question du rapport de la religion avec la modernité.

Pendant longtemps, la sociologie a analysé la religion comme un phénomène destiné à disparaître devant les effets dissolvants de la modernité et de la sécularisation qu’elle entraînait. On constate au contraire aujourd’hui qu’en dépit de la baisse de la pratique, la religion se recompose : plus spirituelle, elle sert de référent dans un monde en perte de repère et en recherche de sens. Elle est utilisée librement, un peu à la manière d’un supermarché. Dans un monde désenchanté (Max Weber, et plus près de nous, Marcel Gauchet) où la modernité en vient à se critiquer elle-même, la religion est réinvestie comme lieu de mémoire, pourvoyeuse d’identités, de rites et de fêtes. Non seulement elle désigne un patrimoine artistique et architectural, mais elle devient elle-même un patrimoine culturel. Elle fonctionne entre deux pôles : sociétal d’une part, religion soft sacralisant les points de repères éthiques de la société et tendant à devenir une forme de religion civile des droits de l’homme, mais aussi une religion individualisée, et groupal d’autre part, religion plus intransigeante et émotionnelle, en réaction contre l’incertitude suscitée par la modernité.

Enfin la sociologie a toujours tenté de définir le concept de religion. Définitions fonctionnelles, qui considèrent la fonction de la religion comme fournisseuse de sens, de certitudes utiles pour agir ou pour structurer la société ; définitions substantives qui tentent d’appréhender ensemble système de croyance, institution et transcendance ; définitions qui combinent les unes et les autres ou choisissent une approche différente comme celle de Danièle Hervieu-Léger (ce dernier auteur souligne la légitimation du croire par l’inscription dans une lignée croyante). L’auteur propose alors sa propre définition : « une communication symbolique régulière par rites et croyances se rapportant à un charisme fondateur et générant une filiation ».

Points forts

  • Un panorama clair et nuancé de la sociologie des religions depuis sa naissance dans les débuts de la sociologie en général jusqu’à aujourd’hui.

  • Une évocation des questions majeures abordées par la sociologie des religions : la pratique cultuelle et la quantification, les radicalismes religieux, les religiosités séculières et surtout les rapports entre modernité et religion, la sécularisation et la définition de la religion.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

Ouvrage d’intérêt général.

AP

NOTES DE BAS DE PAGE
NUAGE DE MOTS-CLEFS
Lexique : Intégrisme, Syncrétisme, Fondamentalisme, Nouveaux mouvements religieux, Œcuménisme, Traditionalisme
Domaines religieux : Généralités
Guide des ressources : Enseignement : Toutes disciplines, Recherche : Ouvrages

Référence du document

Recension : « Willaime Jean-Paul, WILLAIME Jean-Paul, Sociologie des religions, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1995, 127 p. » 2007, , IESR - Institut d'étude des religions et de la laïcité , mis à jour le: 12/16/2016, URL : https://irel.ephe.psl.eu/ressources-pedagogiques/comptes-rendus-ouvrages/willaime-jean-paul-sociologie-religions-paris-puf

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