Sommaire

Résumé

À l’aide de nombreuses cartes commentées et de développements charpentés, les auteurs entendent répondre aux questions de leurs contemporains sur « ces mouvements qui ont jeté sur les routes de Jérusalem riches et pauvres, hommes et femmes, clercs et chevaliers, rustres et souverains suivis de leur noblesse » (p. 7).

La première partie, consacrée aux « voies de Dieu » (1095-1197), s’articule autour de la définition de la « croisade », terme ignoré par le latin médiéval avant le milieu du xiii^e siècle. Les A. présentent le  contexte politique, religieux et militaire qui favorisa l’épanouissement d’une guerre conçue comme un pèlerinage à Jérusalem.

Après un chapitre consacré à la première croisade et à l’établissement en Terre sainte d’un État chrétien (1099), six chapitres proposent une réflexion sur les expériences de la Reconquista chrétienne en Espagne (chap. 2) et sur les acteurs, cadres et déroulement des trois premières croisades en Orient. Ceux-ci sont les croisés qui imposent une structure féodale aux les États francs et des colons qui occupent des cités anciennes qu’ils adaptent à leurs besoins (chap. 3). Une « nouvelle chevalerie » doit en effet conduire la guerre sur trois fronts (1145-1148), faire face à l’avancée d’un monde musulman désormais unifié (1187) et assurer la sauvegarde des colons dans un pays qui leur est naturellement hostile (chap. 4-6).

Huit chapitres permettent de retracer la mise en « défense de la Chrétienté » (II^e partie) et de comprendre tous les enjeux d’une croisade qui, au xiii^e siècle, prend le rang d’institution établie.

La troisième partie (« Croisades et chevalerie ») met en lumière, en cinq chapitres, la transformation d’un modèle qui « survit aux crises du début du xiv^e siècle, en partie parce que la prédominance de la culture chevaleresque lui donne une aura romantique » (p. 120). Mais c’est aussi surtout parce que la croisade est encore perçue comme nécessaire face à l’avancée rapide des Turcs ottomans qui prennent Constantinople en 1453 et assiègent Belgrade en 1456.

Les deux derniers chapitres — « Les derniers croisés » (IV^e partie) — portent plus particulièrement sur la survie des idéaux de la croisade. Les A. poussent l’investigation au-delà de la bataille cruciale de Lépante (1571) en étant attentifs aux survivances de la guerre sainte dans notre monde contemporain.

Points forts

• Un ouvrage très didactique alliant rigueur et précision (64 doubles pages de cartes), qui reflète la façon dont les études sur ce sujet ont évolué durant ces vingt dernières années.

• Une investigation qui ne se limite pas aux seules expéditions de la chrétienté occidentale en Orient (II^e partie, chap. 1 et 2) et traite le sujet dans sa globalité en prenant notamment en compte le monde islamique (II^e partie, chap. 7 et 8).

• Un éclairage historiographique sur les concepts de « violence légitime » et de « guerre juste » (IV^e partie) — réapparus dans l’Islam, le judaïsme et le christianisme au cours des années 1960 — afin de « clarifier l’histoire de la violence chrétienne pour pouvoir comprendre les événements et tenter d’influer sur leur cours » (p. 159).

Utilisation possible dans les programmes scolaires

L.B.