Sommaire

Résumé

Le projet de l’A. étant d’analyser la vie religieuse des laïcs vivant sur des territoires soumis à l’autorité d’un prince carolingien entre l’onction de Pépin (751) et la mort de Charles le Gros (887), il importait de définir dès le début ( “ Liminaire ”, p. 33-41) qui étaient les laïcs dans une société “ cléricale ”. Les vingt-cinq chapitres de l’ouvrage déroulent ensuite le fil de l’existence des fidèles, de l’initiation chrétienne aux funérailles. La première partie (“ Un peuple de baptisés ”) est consacrée au véritable “ sacrement social ” (chap. I) et “ instrument d’intégration à l’Empire ” (chap. II) que constituait le baptême, qui devait être accompagné d’un enseignement (chap. III-V), puisque c’est sur l’unité de foi que reposait l’entreprise carolingienne. La population de l’Empire devant se confondre avec le populus christianus, “ les exclus du peuple chrétien ” (chap. VI) étaient essentiellement les Juifs.

L’A. examine ensuite, dans une seconde partie (“ Une société de conjugati ”), la conception du mariage et de la famille, les mœurs, la morale sexuelle et conjugale en tentant un état des lieux au milieu du VIII^e siècle (chap. I), puis en montrant comment les clerc se sont efforcé de faire pénétrer dans la société certaines normes de comportement. “ L’ordre moral carolingien ” (chap. II) eut pour pierre angulaire la christianisation du mariage, présenté comme indissoluble, et corrélativement celle du statut de la femme mariée, fondé sur des devoirs réciproques (chap. III et IV).

Dans la troisième partie (“ L’économie du salut, les pratiques religieuses ”), L’A. analyse successivement la messe et la communion dominicales (chap. I et II), le calendrier chrétien et le culte des saints (chap. III-VI), les pratiques pénitentielles (chap. VII-XII). Les mutations furent essentielles dans ces domaines comme dans celui des attitudes devant la mort (quatrième partie : “ La solidarité des mérites, la mort, les funérailles, la sépulture ”), pour lequel le dossier archéologique (chap. I) permet de mieux connaître l’autre grand rite de passage chrétien à l’époque carolingienne : les funérailles (chap. III). Les conceptions liées au devenir des âmes n’en restaient pas moins encore ambiguës et les gestes liturgiques de la mort chrétienne, balbutiants (chap. II). Au total, en un laps de temps court et un contexte politique vite troublé, l’œuvre accomplie fut à la fois importante et limitée, en tout cas fondatrice.

Points forts

Un ouvrage “ à mi-chemin entre la thèse et la synthèse ” (Pierre Riché, préface, p. 5), conciliant de ce fait l’érudition inhérente à la première et la clarté nécessaire à la seconde, en un panorama extrêmement vaste croisant sources normatives et littéraires, iconographiques et archéologiques.

Après la polémique sur les “ racines chrétiennes de l’Europe ”, un important réservoir d’informations pour plonger, en historien, au cœur de la période où la christianisation de l’Occident fut la plus intense.

• Domaine : christianisme

• Sous-domaines : Catholicisme. Moyen Âge. Images et représentations. Peinture. Architecture. Espace et territoires. Clergé. Représentations collectives et mentalités. Pratiques religieuses. Croyances. Théologie. Exégèse. Liturgie. Relations avec le judaïsme. Relations avec les pouvoirs publics.

• Profil : Ouvrage à usage pédagogique

Utilisation possible dans les programmes scolaires

L.V.