Sommaire

Résumé

S’appuyant sur le renouveau des travaux historiques concernant les relations entre religion et politique en France, Jacques-Olivier Boudon propose ici une synthèse sur le sujet, de la Révolution à nos jours. Il ne se contente pas d’étudier les relations entre l’État et les cultes mais s’attache aussi au rôle joué par les croyants dans la vie politique.

Le premier chapitre consacré à la Révolution montre comment celle-ci pose les bases de la laïcisation de la France tout en oscillant dans sa politique religieuse. Cette oscillation des rapports entre l’État et les religions, en particulier le catholicisme, se retrouve tout au long du XIX^e siècle, qui fait l’objet des chapitres 2 à 10. En effet, entre le gallicanisme sous le Premier empire, la politique d’Alliance du trône et de l’autel sous la Restauration, l’anticléricalisme sous la Monarchie de juillet, la politique d’Ordre moral des débuts de la III^e République et la seconde vague de laïcisation des années 1880, la politique religieuse des régimes successifs varie considérablement. Cependant, le cadre général reste globalement le même. Le concordat et le système de cultes reconnus mis en place par Napoléon Bonaparte restent en vigueur jusqu’en 1905. Catholicisme, protestantisme et judaïsme sont reconnus et financés par l’État qui, en contrepartie, exerce son contrôle. Les clergés sont vus comme des fonctionnaires, auxiliaires de l’État dans l’encadrement de la population. Le XIX^e siècle est aussi marqué par la lente mutation des rapports des catholiques au politique. Après l’échec de la Restauration, les catholiques abandonnent peu à peu la stratégie contre-révolutionnaire et développent de nouvelles pensées : le catholicisme social et la démocratie chrétienne. Le Ralliement des catholiques aux institutions de la III^e République demandé par Léon XIII en 1892 sanctionne cette évolution.

La Séparation de l’Église et de l’État en 1905 ouvre une nouvelle ère qui court jusqu’à nos jours. C’est l’objet des chapitres 11 à 20. Les politiques suivies en matière religieuse sont marquées par une certaine continuité et la volonté de préserver un équilibre progressivement trouvé entre 1905 et la fin des années 1920. La condamnation de l’Action françaiseen 1926 et les deux guerres mondiales parachèvent l’intégration des catholiques à la République dans un cadre laïc progressivement accepté. Le chapitre 19 est consacré aux minorités religieuses depuis 1945. L’auteur y diagnostique un relatif effacement politique des protestants par rapport à la III^e République ainsi qu’un renforcement du poids politique des communautés juive et musulmane. Pour cette dernière communauté, la confrontation à la laïcité depuis les années 1980 est rapidement évoquée.

Points forts

• Un éclairage nouveau sur les bonapartismes, vus comme des moments de laïcisation de l’État.

• De nombreux documents à l’intérieur du texte (cartes, graphiques…) et en annexe qui peuvent être des supports intéressants pour faire étudier aux élèves l’évolution des rapports entre religion et politique en France.

• Une chronologie en fin d’ouvrage.

• Une bibliographie actualisée sur la question.

Utilisation possible dans les programmes scolaires

CM