Sommaire

Résumé

Située au croisement de l’histoire religieuse et de l’histoire des élites, en utilisant la méthode prospopographique, cette étude veut « comprendre comment s’est formé le corps épiscopal au xix^e siècle [...] comment on devenait évêque à l’époque concordataire [...] s’interroger sur la personnalité des candidats à l’épiscopat aussi bien que sur les modalités de leur élection » (p. 17). La première partie (8 chapitres) est consacrée aux origines et à la formation de l’épiscopat français (origines socio-géographiques et familiales, formation). La deuxième partie (5 chapitres) étudie la vie sacerdotale (vocation, carrières, options religieuses et activités intellectuelles). La dernière partie (10 chapitres) concerne les modalités d’accès à l’épiscopat (politiques de nomination suivant les différents régimes, rôle du Saint-Siège, des parrainages épiscopaux, politiques et familiaux, influence de l’opinion politique).

A partir de 515 cas détaillés, JOB brosse un portrait type de l’évêque concordataire. Plutôt urbain, issu de la notabilité (noblesse puis bourgeoisie, moyenne ou petite), il est plus éduqué que le reste du clergé. Il mène aussi une carrière plus rapide, de moins en moins administrative et de plus en plus pastorale, en particulier dans les grands centres urbains. Religieusement et politiquement, il est plutôt modéré (attentisme et conciliation majoritaires à l’égard des pouvoirs publics ; romanisation au détriment du gallicanisme et du libéralisme sans jamais faire triompher l’intransigeance antimoderne). Cette homogénéité socio-religieuse et politique s’explique selon différents facteurs : les modalités de nomination par l’administration des Cultes à la recherche de personnalités conciliantes ; la cooptation par un petit groupe d’une vingtaine d’archevêques et de cardinaux à travers les parrainages et les réseaux à multiples dimensions. Les divergences par rapport à ce portrait-type s’explique par la succession de cinq générations épiscopales : la génération des Lumières (de tradition gallicane, d’origine souvent noble et de fonction essentiellement administrative), la romantique (mennaisienne, plus jeune), celle du pic des vocations (mennaisienne et post-mennaisienne, administrative, plus romaine, ralliée à Napoléon iii), celle de la pléthore sacerdotale (plus intellectuelle, aux parcours plus divers, divisée entre gallicans et romains), la romaine (modérée religieusement, ralliée à la République).

• Domaine. Christianisme.

• Sous-domaines : Catholicisme. Période contemporaine. Clergé. Relations avec les pouvoirs publics.

• Profil : Ouvrage spécialisé.

Points forts

• La prosopographie d’un corps social ayant un statut public d’élite sociale en raison du concordat, à comparer avec d’autres travaux consacrés aux élites.
• La mise en valeur de la particularité du monde épiscopal français, un peu décalé par rapport au reste du clergé et des fidèles, en raison de son statut, de son mode de recrutement.
• Une écriture rigoureuse, des conclusions de chapitre résumant l’essentiel du propos, des conclusions de partie et une conclusion générale permettant de faire une synthèse rapide des données apportées.

Utilisation possible dans les programmes scolaires